Aadleron
Aadleron
Histoire d'Aadleron 1515 - 1839 PGC

Après la grande bataille qui mit fin à l’Empire Rodéen en 1515, les forces d’Aadleron replièrent leurs troupes dans leurs nouvelles frontières. Les militaires étaient devenus une force imposante et donc naturellement, ce fut eux qui prirent en charge la construction du pays. Les officiers supérieurs choisirent l’un de leur général, Hans von Hochburg, qui s’était particulièrement montré brillant lors de la guerre, pour assumer la tête de la nation. Les pleins pouvoirs lui furent conférés et il s’attela avec ferveur à son rôle.

L’une des premières mesures de Hans 1erfut d’envoyer des troupes sur les îles du sud pour les ramener dans le giron d’Aadleron. Mais comme les troupes royales avaient été particulièrement mise à mal pendant la guerre, elles furent facilement repoussées par la population insulaire. Les troupes continentales revinrent au pays la queue entre les jambes, et le roi fut contraint de mettre en suspens toute action belligérante vers ce côté du monde.

Hans 1erétait ferme mais juste. Il permit rapidement à Aadleron de se remettre sur pied. Les bâtiments détruits furent reconstruits et les blessés furent soignés. De grands chantiers mirent à contribution la force des warmecs — machine aux outils plurifonctionnels — pour bâtir ponts et routes en un temps record.

Les prêtres qui avaient changés de camp pendant la guerre mirent leur foi à contribution pour entretenir les machines, qu’ils considéraient véritablement comme des incarnations divines. Comme Hans 1erétait ingénieur aux côtés d’Aadler et de Sicherhand avant sa carrière militaire, il épousa cette nouvelle croyance et en fit la religion officielle du pays. Le Culte de la Machine, dans laquelle, chaque être aussi insignifiant soit-il est un rouage important d’un immense engrenage, se rependit comme une traînée de poudre dans tout le royaume, mais sans pour autant diriger la vie des gens comme le fit jadis le Pentagode.

Les warmecs eurent rapidement une grande importance dans le royaume : force ouvrière et militaire, représentation divine et serviteurs dociles. Les prêtres estimèrent que les avatars de la Machine ne devaient pas être utilisés à tort et à travers, et imposèrent des limitations sur leur production. En effet, trop de warmecs impliqueraient une augmentation radicale de l’utilisation du Thaumate de Natrium — ce sel rouge aux vertus étonnantes — ce qui épuiserait les faibles revenus du royaume autant que l’énergie des prêtres. La plupart des warmecs de combat furent donc mis en sommeil et stockés dans les temples du culte comme des reliques sacrées. On construisit alors d’autres machines en s’inspirant du warmec ; ainsi vit le jour des farmecs, efficace pour l’agriculture et les besognes de chantiers, ainsi que des domecs, pour qui on assigna les tâches domestiques des aristocrates du Royaume.

Le royaume d’Aadleron eut du mal à subvenir à ses besoins par lui-même. Le savoir-faire des prothèses assistées faisait rentrer des dividendes importants mais malheureusement coûtait également très cher à mettre en œuvre. Heureusement, les artisans d’Aadleron étaient très doués et firent commerce en vendant de nombreux objets assistés thaumiquement pour la plus grande joie des nobles étrangers. Ce genre de produit était aussi très cher à produire et n’intéressait que les clients fortunés, ce qui fait que la majorité des habitants d’Aadleron ne vivaient pas aussi bien qu’ils auraient pu l’espérer. Les efforts financiers fournis pour l’armée, principalement pour se protéger de la menace de Reinheim et pour tester les défenses d’Aven, n’arrangèrent pas non plus les caisses du royaume.

En 1584 sous le règne de Peter 2ème, arrière-petit-fils de Hans 1er, eut lieu une première révolte des ouvriers et des paysans. Le jeune roi, alors âgé de seulement 16 ans, décide d’envoyer l’armée mater la plèbe, sans pour autant user des warmecs. Les agitateurs furent massacrés et la révolte prit fin. Néanmoins la colère grondait au sein du royaume.

Deux ans plus tard, lors de la cérémonie d’accession à la majorité du souverain, des terroristes dissimulés dans l’assistance tuèrent le roi en le criblant de carreaux d’arbalète et furent immédiatement arrêtés par les gardes prétoriens. Mais la foule à l’extérieur du palais, galvanisée par des complices de l’attentat, pénétra à son tour dans l’enceinte et s’en suivit une bataille sauvage à coups d’armes improvisées.

Les fortes pertes des deux côtés menèrent les deux camps à conclure un accord. Les bourgeois et les aristocrates tenaient à garder la main mise sur les échanges marchands mais les artisans voulaient plus de pouvoir quant aux décisions commerciales. Ainsi Un nouveau roi fut nommé parmi les cousins du défunt souverain et un système de guildes fut mis en place afin que chaque corps de métier y soit représenté officiellement à la nouvelle chambre du commerce. On y élargi les frontières pour favoriser les exportations surtout grâce à la collaboration d’un nouvel acteur commercial qu’incarnait la Chaîne des Cités Franches qui s’employa à faire l’intermédiaire avec le Saint Royaume de Reinheim.

Grâce à la mise en place des guildes, l’économie du royaume se porta nettement mieux. Certains trouvèrent toujours à y redire sur les lourdeurs administratives liées au système mais comme le pays prospérait les mauvaises langues se turent.

L’année 1615 marqua la découverte de la vapeur et de ses caractéristiques thermiques mais c’était sans compter l’inquiétude croissante des ingénieurs aadleronais qui y voyaient une énergie compétitive à celle du Thauma utilisée jusqu’alors exclusivement par eux car ils en maîtrisaient tous les aspects. Des espions furent envoyés en Aven afin de ralentir les recherches en la matière et saboter les travaux. Les nombreux accidents qui en découlèrent réussirent à freiner les scientifiques avenéens dans leur soif de découverte, mais cependant les efforts des saboteurs n’empêchèrent pas la science de progresser. D’ailleurs, personne ne sut jamais qu’Aadleron fut impliqué dans cette série sanglante d’incidents.

En 1654, le techno-prêtre Dieter Weisheit fit une découverte saisissante. Alors qu’il travaillait très tard sur un nouveau modèle de prothèse mécaniquement assistée, il mélangea certaines pièces de commande avec celles d’un ancien projet de domec. Il en résultat que la prothèse en question pouvait être utilisée indépendamment des membres intacts du prêtre mais seulement après un certain temps d’entraînement et de concentration. La technique ne différait pas beaucoup du contrôle des prothèses classiques, mais celle-ci n'était pas reliée à un moignon de membre contenant encore des terminaisons nerveuses, mais était bien 100% indépendante. Seul un prêtre pouvait la contrôler cependant, l'effort de concentration étant trop important pour un non-thaumaturge.

À la suite d’une grande famine qui ravagea le pays en hiver 1683, le roi Fritz 9edécida de réactiver les warmecs et de partir en campagne contre leur voisin du Saint Royaume de Reinheim, afin de relancer l'industrie et d'amasser quelques butins de guerre. La campagne fut très efficace au début, les attaques surprises sur plusieurs fronts prirent au dépourvu la Main du Pentagode. Le conflit dura cinq années pendant lesquels les deux royaumes se déchirèrent sauvagement pour quelques kilomètres de terrain. La guerre se termina aussi brutalement qu'elle avait commencé, et Aadleron n’avait finalement pas réellement pu étendre ses frontières sur celles de son voisin…

Les ingénieurs d'Aven mirent au point le premier moteur à vapeur en 1705. Dix ans plus tard, les artisans aadleronais parviennent à intégrer la puissance de la vapeur à leurs warmecs et aux prothèses assistées, leur conférant ainsi un surcroît de puissance non négligeable. Le Roi Fritz 10edécida de profiter de la situation pour relancer la guerre contre Reinheim et cette fois le conflit fut bien plus bref et plus efficace. En fait, l'armée d'Aadleron ne fut stoppée que par certaines frontières naturelles, comme des chaînes de montagnes et des grands fleuves ; sinon elle aurait sans doute totalement envahit le Saint Royaume. Reinheim se rendit à l'envahisseur et lui laissa une grande portion de terres, dont un accès aux Grands Lacs Salés du Nord, lui permettant ainsi de récolter du Thaumate de Natrium pour son propre compte.

Grâce à cette conquête, Aadleron n'eut plus besoin d'empiéter sur ses voisins pour subvenir à ses propres besoins. Le commerce allait bon train grâce aux marchands de la Chaîne, et malgré la concurrence nouvelle d'Aven en matière de machines et de technologie, le royaume d'Aadleron continua de prospérer. Néanmoins, il suffirait qu'un nouveau despote arrive sur le trône pour que la grande armée mécanisée se remette en marche, et nul n'aimera alors être sur son chemin.

 

Avant l’Extraordinaire Exposition d’Aven - 1815 PGC

Le peuple d'Aadleron est rude et orgueilleux. Ses habitants aiment la bonne chair et les récits héroïques des batailles passées. Ils sont enclins à s'énerver facilement et sont très fiers de leur pays, le considérant comme le meilleur de tous. La mode est aux manteaux frangés de boutons ou de brandebourgs orné de chapeaux feutrés ou de tricornes en cuir pour les messieurs. Grandes robes aux couleurs pastel et ballerines aux pieds habillent élégamment ces demoiselles. Les artisans préfèrent quant à eux arborer leurs habits de travail en toute circonstance afin de mettre en valeur leur appartenance à leur guilde ; tabliers, masques de cuir et sacoches à outils sont monnaies courantes. Les techno-prêtres du Culte de la Machine sont vêtus de robes austères taillées dans un tissu bleu solide, capable de résister aux conditions d'un atelier.

Le roi actuel est Hans 12e, descendant en ligne direct de Fritz 10e. C'est un digne représentant de son peuple, fier et orgueilleux, soucieux de redonner à son pays une image de conquérant. Il est également évêque du Culte de la Machine, c'est un techno-prêtre doué dans tous les domaines. Il est actuellement âgé de 67 ans et a toujours toute sa tête, un record parmi les souverains du royaume. Il ne fait d'ailleurs aucunement son âge et continue de courir les femmes de la cour. la rumeur prétend qu'il aurait trouvé un moyen de prolonger sa vie grâces aux machines.

 

Résumé - 1815 PGC

Aadleron est une nation en plein essor, qui doit une grande partie de ses avancées technologiques aux guerres qu'elle a menées durant l'Histoire. Les thaumécaniciens aadleronais sont les premiers à avoir su combiner les sciences occultes à la techniques en créant des membres artificiels pour réparer les grands blessés de guerre, puis en construisant les warmecs, ces puissants automates qui sèment la terreur sur les champs de bataille. Ces colosses de métal, mus par la vapeur et contrôlés par la magie, sont considérés comme les avatars de la Machine, la grande divinité qui régit le monde selon les prêtres du royaume.

En dehors de leur arrogance et de leur mégalomanie, les aadleronais sont de bons vivants, aimant la bonne chair et les plaisirs de la vie. Prompt à s'emporter, ils défendront toujours leur honneur, même au prix de leur vie.

Le pays compte nombres d'artisans de toutes sortes, qui se sont associés en diverses guildes afin de faire valoir leurs droits auprès de l'état. Le Roi Hans 12èmedoit donc composer avec elles en permanence, et s'il n'avait pas pour lui la puissance de l'armée et l'appui de l'église de la Machine, se seraient sûrement les guildes qui dirigeraient le pays.

 

Propagande - 1815 PGC

Royaume de la conquête de la liberté, Aadleron est le parfait mariage entre les nouvelles technicités et l'ancien savoir thaumaturgique, entre le savoir-faire ancestral et l'essor créatif. Notre peuple a gagné ses lettres de noblesses à la sueur de son front, et chacun d'entre nous contribue à la grandeur de notre royaume.

 En effet, chaque membre de notre beau pays est un rouage de la grande Machine, et personne n'y est laissée pour compte. Les nombreuses guildes d'artisans garantissent un travail stable et correctement rémunéré, dans une foule de domaines variés tel que la mécanique de précision, la métallurgie, la prothésologie et l'automatisation ; nos réalisations sont uniques au monde, que ce soient les automates farmecs ou les membres artificiels qui sont la concrétisation d'une habileté hors norme à manier métaux et énergie thaumique.

Aadleron est dans la course pour l'avenir, et sans doute la nation la plus à même de remporter la victoire. Nos armées sont les plus entraînées et les plus aguerries, et pour notre Roi nous sommes prêts à affronter le monde !

 

De 1815 à 1839 en Aadleron

Après l’Extraordinaire Exposition d’Aven, les guildes des alchimistes aadleronaises montèrent en puissance. Des apprentis furent formés partout dans le pays et les procédés de transformation du Thaumate Rouge en Thaumate vert se perfectionnèrent. Les nouvelles applications se multiplièrent et avec cela, la création de nouvelles drogues. Cette vague de consommation devint si importante que le Roi dut établir en 1820 un décret interdisant toute production et consommation de Glucose Ganjal et de ses dérivés sur son territoire. La même année, alors âgé de 80 ans et toujours fringuant, Hans XIIèmedevint Pape du Culte de la Machine et occupa désormais les deux plus hauts postes du pays.

Les années qui suivirent furent plutôt calmes en Aadleron et c’est seulement en 1835 que le pays fut à nouveau troublé. Différentes guildes se mirent en grève, revendiquant des statuts particulier ou parfois une simple reconnaissance. Les différents chantiers du pays furent paralysés durant des mois et certaines régions connurent des troubles particulièrement violents. Le Roi finit par accepter certaines revendications, mais il fit interdire les grèves en 1837 et mobilisa la majeure partie des guildes dans le but d’établir transition vers une économie de guerre et débuter l’invasion de Reinheim. Le pays alors en guerre civile ne pouvait opposer aucune résistance à l’armée aadleronaise. Alors qu’en 1838 Svellikaan, la Capitale de Reinheim, tomba entre les mains des rebelles pro-technologistes, à l’est, l’armée aadleronaise subit un ralentissement étrange dans sa progression… Hans XIIèmemit son armée en pause afin de se rendre au Congrès de Milania en 1839 et de rencontrer les autres dirigeants du Nebelwelt.